Palais de l’Élysée
Escalier Murat

Commande du Mobilier national Photographies 1-2-3-4 Guillaume Thomas

Oeuvre-tapis

Dans cette œuvre spécifique l’escalier Murat devient le sujet d’un parcours, d’un déplacement durant lequel la montée ou la descente sont accompagnées d’une énergie particulière produite visuellement par des passages entre chromatiques choisies. Odyssée semble se dérouler sous nos pas. Faire circuler la fluidité autour et dedans cet espace crée une transparence lumineuse du lieu. Les longueurs d’onde de la lumière ainsi que la variation lumineuse, matières premières de mes œuvres, sont matérialisées par les couleurs teintes de la laine. Cet escalier en trois volées réunies par un palier médian devient un espace en expansion, l’œuvre-tapis Odyssée offre des seuils sensoriels. Dans une recherche de synchronisation du lieu et de l’œuvre l’expérience de l’espace dans sa nouvelle configuration lumineuse et chromatique devient expérience physique et esthétique, c’est ainsi que j’appréhende ce lieu qui permet de passer d’un niveau à l’autre du palais jusqu’au bureau présidentiel.

Produire un sensorium différent

Le premier escalier est un passage de la nuit au jour : le bleu-violet très foncé et intense se change peu à peu en un bleu cyan clair, phénomène perçu en se déplaçant. Le palier nous accueille dans un mouvement d’ondulation matérialisé par le bleu outremer venant se fondre dans le rouge. Puis, les deux escaliers parallèles se voient métamorphosés depuis le bleu jusqu’au rouge pour l’un, du bleu à l’orange pour l’autre en passant par de subtiles nuances annonçant la transformation unique de ces couleurs opposées et contrastées dans un continuum spatial, comme si la couleur changeait sous nos pas.

L’or a pour couleur complémentaire le bleu foncé, souhaitant inclure les palmes dorées formant les garde-corps, le fond bleu leur sert d’écrin. D’un autre côté, les palmes par leur couleur brillante et lumineuse sertissent le tapis de l’escalier. A l’époque de la Renaissance les cadres dorés des peintures servaient à réfléchir la lumière sur la toile peinte. En se déplaçant dans l’escalier nous apercevons que chaque palmette reflète la couleur unique de chaque marche.

Dans le programme pictural de Odyssée les modifications chromatiques et fluides circulent et glissent en créant une réflexion colorée, elles agissent comme des énergies nouvelles dans une immersion polychromatique. L’œuvre apparait comme si nous marchions sur la lumière et ses variations chromatiques fondues.

Réalisation Pinton

93 m2