Singapore Art Museum 2001/2002 Nokia Singapore Art

Des écrans monochromes translucides effacent l’horizon, placés sur une ligne diagonale parcourant les limites extérieures de la galerie faite de glasses transparentes, comme une topologie de plans assemblés par plaques transparentes, diversement colorées en fonction de leur direction et emboîtées selon une ligne continue.
Chacune des façades est recouverte d’un filtre de couleur, représentant une des trois couleurs primaires, jaune, rouge et bleu. L’espace, lui, se chargera des mélanges chromatiques: orange, violet et vert.
Le jour, les ombres colorées sont projetées par la lumière solaire à l’intérieur de l’espace, s’y mélangent et s’y déplacent. La nuit, elles sont projetées à l’extérieur de l’espace, autour du musée.
La diagonale qui longe les façades crée une ouverture sur l’architecture, tout en en cachant une partie ou la transformant. Elle interrompt la vision habituelle que l’on a du lieu d’exposition. La diagonale, ligne forte et dynamique coupe l’espace vertical en deux. (Image de l’architecture comme une chose utilisable.)

Cette installation visible de la rue, c’est à dire de l’extérieur de la galerie ou, ici, du musée l’est également depuis l’intérieur, apportant une nouvelle appréhension de l’intérieur et de l’extérieur. Le spectateur plonge dans un bain de couleur pour une expérience visuelle et sensorielle, expérience de la vision. Les filtres de couleur décomposent et recomposent la lumière et jouent sur l’ombre et la lumière du lieu/architecture. Cette installation s’élabore comme une expérience de l’espace réel. L’origine des trois dimensions de l‘espace, selon le philosophe Mach, dépend des trois directions cardinales de l’orientation des corps (haut-bas, avant-arrière, gauche-droite).

Le regard s’enfonce dans l’écran pour y discerner les images d’un espace urbain incertain et aux contours flous.
Ce travail sur les limites permet de méditer sur le paysage urbain.

Films adhésifs translucides, projecteurs